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Le dernier Tigre : à la rencontre d’Osleys Iglesias

Noé Cloutier - Punching Grace

Mise à jour : L’entrevue a été réalisée en novembre 2023, au moment de la signature d’Iglesias. Le texte l’entourant a depuis été adapté, une fois le nouveau site web de Punching Grace mis en ligne et l’annonce du combat, en février 2024.

Le champion du monde IBO des poids super-moyens, Olseys Iglesias, a joint les rangs d’Eye of the Tiger l’automne dernier. Cet hiver, le 7 mars, ‘El Tornado’ s’amènera au Québec pour la première fois afin d’y affronter le toujours compétitif Marcelo Coceres au Casino de Montréal.

Avant que la recrue des tigres n’ait la chance de laisser parler ses poings sur le ring, Punching Grace l’a laissé parler tout court afin d’apprendre à mieux le connaître.

Sans redire sa ligne de communiqué de presse, il a réitéré avoir choisi EOTTM, car il s’agit « d’une équipe solide qui sait mener les boxeurs très talentueux au sommet ». Plus encore, qu’il avait bien hâte de s’amener au Canada, où il ne sera pas trop dépaysé.

« Je ne suis jamais allé, mais de ce que j’ai pu voir, c’est un beau pays avec une culture diversifiée. Le climat est différent de Cuba, mais j’ai déjà l’habitude de l’hiver et de la neige en Allemagne », décrit le résidant de Berlin, où il s’est établi il y a près de 5 ans.

Le couteau suisse cubain

De retour au plan sportif, l’athlète gaucher possède déjà une fiche de 9-0, dont 8 K.-O. chez les professionnels. Technique, puissance et précision, la plus grande force d’Osleys Iglesias est selon lui qu’il peut tout faire. C’est toutefois son sens de boxe, ou ‘ring IQ’, qu’il crédite le plus, lui permettant de tout faire, mais, en même temps.

« Pour moi, c’est là que le combat se décide : au niveau mental. D’être conscient de chaque détail, c’est ce qui me permet d’être agressif en tout temps et explosif chaque seconde où mon adversaire fait une erreur », s’analyse-t-il.

L’ascension fulgurante

Iglesias n’a pas perdu de temps depuis son passage chez les professionnels d’automne 2019. Après 5 combats et moins de 7 rounds, il était déjà prêt à en boxer 12 avec le double aspirant au titre mondial Isaac Chilemba, en mai 2022. C’est la seule fois où il n’a pas obtenu de K.-O., mais c’est aussi le combat dont il est le plus fier.

« Les K.-O. rapides c’est bien, j’en ai beaucoup, mais contre Chilemba, c’était satisfaisant de montrer que je pouvais aussi être dominant pendant 12 rounds », raconte l’athlète qui se dit toujours prêt à toutes éventualités, remettant le crédit à son entraîneur, Georg Bramowski, à cet effet.

La circulation routière est inversée en Amérique et en Europe. Qu’elle soit donc à gauche ou à droite, la voie rapide est donc clairement celle d’Iglesias. Classé 10e par BoxRec, il est le seul du top 10 avec moins de 10 combats. À 26 ans, il est aussi le plus jeune, à égalité avec son vieil ami de l’équipe nationale cubaine : David Morrell.

Une prestigieuse école

Afin de connaître sa fulgurante ascension, il n’a pas appris à boxer sur un coin de table, mais bien à l’une des meilleures écoles de boxe amateur au monde, à La Havane. À Cuba et à travers diverses compétitions internationales, il prit part à plus 200 combats.

Enfant, il débuta la boxe à 7 ans. Adolescent, âgé de 15 ans, il joignit l’équipe nationale cubaine où il se fit rapidement un nom et devenu un homme.

« Je combattais constamment des boxeurs de classe mondiale. À 18 ans, j’avais déjà défié le champion olympique Arlen Lopez et battu [l’actuel] champion WBA David Morrell », relate celui qui compléta sa tournée amateur 4 ans plus tard, en 2019, après avoir remporté l’or à la Coupe du monde de Cologne.

Bilan total : « En 200 combats, j’en ai perdu que 16 », note-t-il avec fierté

Gagner pour quatre femmes

Près de 20 ans après avoir enfilé les gants pour la première fois, Osleys Iglesias Estrada, de son nom complet, rêve de posséder tous les titres à 168 livres. Que ce soit en vainquant Alvarez, Benavidez ou en retrouvant Morrell ; aujourd’hui ou demain, peu importe : « je me bats pour accomplir mes buts et je sais qu’ils se réaliseront ».

Ce sont ses buts, oui, mais ce n’est pas que pour lui-même qu’il veut les atteindre.

« La chose la plus importante dans ma vie, c’est ma famille. Je me bats pour quatre femmes : ma mère, ma sœur, mon épouse Lucy, et maintenant la petite fille qu’on peut serrer dans nos bras », achève la fierté de La Havane, Berlin et bientôt Montréal, si tout se passe bien en mars.

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