Photo : Andréanne Lambert – Marc Ramsay et ses deux protégés, tous deux membres du top 5 de chacune des quatre fédérations.
Erik Bazinyan et Christian Mbilli ont plus d’une chose en commun. Tous deux boxent sous la bannière d’Eye of the Tiger Management, s’entraînent à l’Académie de boxe Ramsay, ont le même âge, sont invaincus et visent les plus aux sommets à 168 livres. Le 11 octobre, dans cette quête d’excellence presque identique, mais parallèle, un point commun, ou plutôt un obstacle, s’ajoutera à cette liste – l’Américain Ronald Ellis.
« On se pousse ensemble, on s’aide en sparring et je suis sûr qu’avec un entraîneur comme Marc Ramsay, une bonne équipe comme ça, nous deux, on va devenir champions du monde », visionne Bazinyan qui vient affronter Ellis exactement 22 mois après que ce dernier ait baissé pavillon par décision unanime face à « Solide ».
De par cette expérience, le coin canado-arménien est sans nul doute plus prêt que jamais pour cette seconde manche. « J’ai déjà passé un camp d’entraînement complet à l’étudier et c’est quelque chose qu’on a refait ici. J’ai vu Ellis de très près et live appart de ça, alors j’ai beaucoup d’informations que je n’avais pas la première fois. Je pense que c’est un avantage, parce que je connais bien sa valeur et donc je sais ce qu’Erik doit exploiter pour gagner », décrit l’homme de coin Marc Ramsay.
Élite d’ici, élite mondiale
Pour l’entraîneur d’expérience, la dynamique d’avoir sous sa gouverne deux boxeurs actuellement dans le top 6 des quatre fédérations d’une même catégorie de poids n’est pas nouvelle, loin de là. À l’époque, chez les poids mi-lourds, il entraînait simultanément Jean Pascal, Eleider Alvarez et Artur Beterbiev.
« Ça aide beaucoup à l’entraînement. À une certaine époque, on disait en blague que c’était plus dur de gagner un championnat dans mon gym qu’un championnat du monde et c’est un peu ce qui se produit avec Erik et Christian en ce moment », se remémore-t-il, citant aussi une des plus récentes aditions de l’écurie, Moreno Fendero, qui se bat à un poids similaire et qui pourrait bientôt se joindre au duo.
Apprendre l’un de l’autre
De son côté, Christian Mbilli se souvient très bien de son duel face à Ellis, disputé à Harrisburg, en Pennsylvanie, le 11 décembre 2021. Dominant du début à la fin, il était passé à un seul round, sur une seule carte de pointage, de blanchir l’Américain.
« C’est sûr qu’il ne faut pas qu’il répète mes erreurs. Durant ce combat, je dirais que j’ai un peu manqué de patience. Je voulais lui faire mal à chaque coup – c’est dans ma nature – mais forcément il s’est mis en mode tortue, n’a plus pris de risques et était là pour survivre », se souvient-il, croyant que son coéquipier va lui aussi vaincre le coriace boxeur du Massachusetts qui s’entraîne fréquemment avec Canelo Alvarez.
« Je pense que ça va être un bon combat. Ellis c’est un gars solide, il ne faut pas le sous-estimer non plus, parce que c’est sûr qu’en boxe, on ne sait jamais ce qui peut arriver. Mais, sauf accident, je pense qu’Erik a toutes les capacités pour remporter une victoire très nette », prédit le Montréalais d’adoption, en vue de ce championnat NABA et NABF des poids super-moyens.
Au compte de 10
Le soir venu, Erik Bazinyan n’a peut-être pas remporté tous les rounds comme son coéquipier face à Ellis, mais il a terminé le travail plus rapidement, dès le 6e round. Fort de cette 31e victoire contre l’Américain, « Bzo » sera maintenant de retour devant ses partisans du Casino de Montréal, le 25 janvier prochain. Pour l’occasion, il tentera de l’emporter avant le 10e round pour cette fois faire mieux que John Ryder face au coriace vétéran argentin Billi Facundo Godoy (41-7, 20 K.-O.).
Christian Mbilli, quant à lui, sera en action quelques jours plus tôt, le 13 janvier au Centre Vidéotron, où il assura la demi-finale du tant attendu combat Beterbiev-Smith. Face à lui, l’Australien classé 9e à la WBO, Rohan Murdock (27-2, 19 K.-O.), tentera de ravir l’avantage position au classement de « Solide », actuellement #1 à la WBA et la WBC.